DAKAR CULTURES

PROMOTION D’UNE ETHNIE AFRICAINE

« La Calebasse » de Dakar lance les « mois culturels »

Le restaurant traditionnel La Calebasse, situé au pied du phare des Mamelles à Dakar, tout près du Monument de la Renaissance africaine, vient de lancer ses « mois culturels ». Cette initiative est destinée à  décliner, pendant un mois, sous forme de déjeuners débat, de projections de films, de dédicaces de livres, en présence des auteurs, ou de visites de groupes scolaires, les différentes facettes de la production culturelle d’une ethnie africaine.

« Ce nouveau concept va permettre de mieux faire découvrir toutes les richesses de l’art africain auprès d’un large public en mettant notamment l’accent sur une ethnie ou une région d’Afrique. Nous avons choisi de commencer par la culture diola, puis de poursuivre ensuite avec les Sérères et les Dogons du Mali», précise Jean François Vivien, créateur de la Concession Art et Afrique abritant le restaurant et, lui-même, grand collectionneur d’art africain.

Pour inaugurer ces mois culturels de La Calebasse, l’ancien gouverneur de Dakar, Saliou Sambou, a animé mardi 21 septembre dernier un déjeuner débat à La Calebasse sur le thème « La Casamance, mosaïque des peuples ouest africains ».

Dans sa présentation, le conférencier a fait un retour aux sources de la culture diola afin de montrer comment, à travers les siècles,  la Casamance est devenue une terre où la diversité culturelle a toujours primé. Ce retour à la tradition doit aussi permettre d’identifier les fondements d’un développement harmonieux dont cette luxuriante région, située au sud du Sénégal, en rébellion depuis trente ans, a été privée jusqu’à présent. « Je regrette que la culture casamançaise ne soit pas davantage vulgarisée par les media», déplore Saliou Sambou. D’autant que la rébellion n’est pas qu’une affaire de Diola. Toutes les ethnies du Sénégal y sont impliquées », poursuit-il. Aussi, selon lui, faudrait-il davantage prendre en compte, à l‘avenir, la dimension culturelle d’autant plus fondamentale chez les Diola qu’elle englobe la psychologie et la sociologie.

D’autres orateurs comme l’architecte Pierre Atepa Goudiaby, Viviane Badiane  de l’Association des cadres Casamançais, Marie Thérèse Diedhiou, directrice de l’ADPME, ou des investisseurs privés installés depuis longtemps en Casamance comme Patrick Ledoux, PDG des plantations de bananes de Djibanar, ont été sollicités pour animer des déjeuners débats chaque mardi de 13H00 à 15H00. L’avocat sénégalais, Me Boucounta Diallo, auteur d’un essai sur la crise en Casamance, sorti en septembre 2009, est également programmé lors de séances de dédicace qui auront lieu tous les lundis de 18H00 à 20H00 en alternance avec la projection d’un film sur la culture diola. Le choix des organisateurs s’est porté, ce mois ci, sur le film d’Ousmane Sembène « Emitaï, Dieu du tonnerre » qui raconte la révolte des femmes d’un village de Casamance réquisitionné en 1942 par l’armée coloniale de Pétain à la recherche d’hommes et de vivres pour alimenter la force noire combattant en Europe.

Informations : Galerie Art et Afrique au 33 860 69 47

La Calebasse - les Mamelles Dakar