40 ANS DE LA COMPAGNIE DANIEL SORANO
L’Ensemble lyrique ouvre la semaine de l’anniversaire
(Août 2005) - De la musique, du ballet et du théâtre. Voilà
le cocktail qu’offrent les pensionnaires de la Compagnie nationale Daniel Sorano qui fêtent les quarante
ans d’existence de leur institution. Ce temple de la culture sénégalaise repasse depuis mardi toutes les facettes de son histoire marquée par des
artistes comédiens, chanteurs de renom.
L’Ensemble lyrique traditionnel de la Compagnie nationale Daniel Sorano : prenez les belles voix
des chanteurs Ndèye Mbaye Djinma Djinma, Madiodio Ngningue, Soda Mama Fall, Marie Ngoné Dione, Ndèye Fatou Ndiaye, Athia Wélé, Arame Camara, Mbaye
Ndiaye etc. accompagnées par une flûte, deux koras, un balafon, cinq sabars, deux xalam, deux tamas et des danseurs. Un joli décor est ainsi planté
pour commencer la célébration des quarante ans d’existence de la Compagnie nationale Daniel Sorano. Avant-hier mardi, pendant plus de deux heures, la
trentaine de membres que compte l’Ensemble lyrique traditionnel a replongé le Théâtre Daniel Sorano dans l’ambiance des célèbres et grandes soirées de
musique dites « xawaré ».
De la musique purement traditionnelle que continue de perpétuer une douzaine de chanteurs dans six
langues nationales. Pour donner l’avant-goût d’une semaine d’anniversaire organisée par la Compagnie Nationale Daniel Sorano, presque la totalité des
pensionnaires de l’Ensemble lyrique traditionnel était là. Et cerise sur le gâteau, les anciens pensionnaires, les chanteuses Fatou Thiam Samb, Khady Diouf,
Mahawa Kouyaté, Kiné Lam, Fatou Guewel Diouf, ainsi que Samba Diabaré Samb et Abdoulaye Idy Seck étaient là pour donner de la voix.
Après « l’intro » fait par l’Ensemble lyrique dans sa composition actuelle, Samba Diabaré Samb,
avec son inséparable xalam, fait son entrée sur la scène. Appuyé par les chœurs d’une dizaine de voix féminines, Samba Diabaré Samb, en doyen dans la
musique traditionnelle, arrache une salve d’applaudissements au nombreux public essentiellement composé de dames. Ces dernières, comme si elles s’étaient
passées le mot, sont richement vêtues et distribuent beaucoup de billets de banque.
Les sons entraînant des tamas et des sabars
Ainsi, les chanteurs qui se succèdent au micro principal, Abdoulaye Idy Seck, Souaré Kouyaté,
Fatou Thiam Samb, Khady Diouf, Soda Mama Fall, Madiodio Ngningue, Ndéye Mbaye Djinma Djinma, Fatou Guewel Diouf, Marie Ngoné Ndione, Ndéye Fatou
Ndiaye, Kiné Lam, Mahawa Kouyaté, etc. repartent-ils gratifiés de cadeaux en espèces. Quelques spectateurs, hommes et dames, sans doute emportés par les
sons entraînants des tamas et sabars, ne manquent pas d’esquisser des pas de danse, au bas de la scène. C’est cela aussi une soirée de musique
traditionnelle au Théâtre Daniel Sorano.
Depuis quarante ans, il en est ainsi lors des grandes soirées données par l’Ensemble lyrique traditionnel
de la Compagnie nationale Daniel Sorano. Selon ce spectateur habitant une cité à 25 km de Tivaouane et venu, pour ne rater aucune minute de ce début
d’anniversaire, nul ne peut mesurer le plaisir qu’ont offert les pensionnaires de l’Ensemble lyrique de la Compagnie Daniel Sorano aux amateurs de musique
traditionnelle depuis 1965. D’Aboulaye Mboup, en passant par Ndiaga Mbaye, Ndiaye Samba Mboup, Khar Mbaye Madiaga, Ouza Diallo, Fatou Talla Ndiaye, Kiné
Lam, Fatou Guewel aux actuels pensionnaires, l’Ensemble lyrique traditionnel a offert à la musique sénégalaise de grandes voix. Dirigé actuellement par
Jean Guërëm Ciss, qui a pris le relais des Boubacar Guiro et Abdou Mama Diouf, l’Ensemble lyrique traditionnel, avec les autres sections que sont la
Troupe nationale Dramatique et le Ballet national La Linguère, participe à perpétuer l’authenticité de notre culture ici et ailleurs dans le
monde.
Cette semaine, en retraçant quarante années de scène et de spectacles, la Compagnie nationale Daniel
Sorano livre son histoire au grand public. À ceux-là qui , peut-être, n’ont jamais ou peu franchi son entrée pour vivre en direct ses prestations, Sorano
offre jusqu’au vendredi une série de spectacles de musique, ballet et théâtre, ainsi que des expositions de photos, de costumes, de décors et des rencontres
et témoignages avec les anciens pensionnaires de la Compagnie.
Aujourd’hui, après la prestation du Ballet national La Linguère mercredi, une soirée théâtrale présente
au programme les célèbres pièces : « L’exil d’Alboury » de Cheik Aliou Ndao et « La tragédie du roi Christophe » d’Aimé
Césaire...
OMAR DIOUF (Août 2005)